Mes propos sont à l'image de mes pièces, ils sont bricolés.
Je construis mon travail dans l'impatience et la spontanéité, je sculpte comme on fait un croquis.

L'atelier est mon théâtre. J'assemble, j'arrange, je découpe.
Je déplace les éléments pour les ouvrir sur un autre monde possible. Les objets et matériaux utilisés sont souvent des rebuts délaissés, des morceaux égarés issus de promenades, de trouvailles hasardeuses. Je me laisse surprendre par les formes, les matières, leurs combinaisons me donnent la possibilité de restituer un nouvel organisme.

Au sein de l'atelier, le coin blanc est mon outil. Outil de recul, d'observation, de construction, de composition, de pulsion. Espace où dialoguent les formes.
Comme les mots dans une phrase, mes pièces complètent progressivement un vocabulaire, élaborent ma syntaxe, dessinent un univers. Chaque pièce est fabriquée à l'idée d'une balise ou d'une bouée, permettant au regard et à la pensée de naviguer de l'une à l'autre. Archipels d'objets bricolés et imaginés.

Je compose de manière à faire des ponts entre le monde du jeu et celui de la réalité. Le jeu comme une manière de se représenter le monde, se l'approprier.
Jouer le jeu de l'art.